Je trouve plutôt facile de laisser le bazar s'installer, physiquement, dans un espace que nous occupons, qu'il s'agisse d'un lieu de vie ou de travail, par exemple.
Ranger, c'est organiser et nettoyer, et cela implique souvent de se débarrasser d'un certain nombre de choses.
Ranger, par définition, est un acte qui est périodique : pour pouvoir ranger, il faut qu'il y ait du désordre. On ne peut ranger en permanence (sauf dans des cas pathologiques).
Un sentiment qui me semble plutôt répandu, est qu'il faut ranger, que l'on doit ranger, mais que l'on ne prend pas le temps de le faire, ou alors de le faire suffisamment souvent.
Pourtant, le sentiment de satisfaction que j'éprouve une fois le rangement effectué est intense. A chaque fois que je jette les yeux sur cet espace que j'ai rangé, je me félicite, et suis contente d'avoir agi ainsi.
Je me demande donc pourquoi cette périodicité pose un problème, pourquoi l'on a si souvent le sentiment de devoir ranger, mais que l'on ne le fait pas, alors que l'on se félicite franchement une fois le rangement effectué.
Mon hypothèse est la suivante : nous avons, chacun, un seuil de tolérance au désordre et à la saleté. Mais nous avons également, chacun, un seuil d'inconfort généré par le désordre et la saleté. Ce second seuil correspond au seuil à partir duquel nous ressentirions de la satisfaction si nous rangions. Bien souvent, le seuil d'inconfort d'un individu donné est en-deçà de son seul d'intolérance. Pour éviter d'être mécontent du désordre, il faudrait opérer l'opération intellectuelle par laquelle on comprend que l'on se situe entre les deux seuils, et décider de ranger sur le fondement du seuil de satisfaction et non à partir du seuil de tolérance.
Cette attitude relève de l'éducation (au sens qui a été envisagé antérieurement sur ce blog, correspondant à l'attitude de réflexion sur soi-même, permettant le progrès).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire