Périclès : entre se reposer et être libre, il faut choisir.
J’aime beaucoup cette maxime, qui, pour une fois, ne nous dit pas que l’on peut tout avoir, qu’il y a une solution à nos peines et nos malheurs. Non, ici, pas de recette miracle, un choix seulement, et entre les deux alternatives, il n’est pas toujours, à première vue, évident de choisir. Se reposer, oui, mais être libre, aussi.
J’aime aussi cette phrase car elle ne juge pas. Elle ne prétend pas faire autre chose que d’exposer les termes d’un choix. Et finalement, en choisissant parmi les deux termes, j’exerce ma liberté. Paradoxalement, je peux donc exercer librement mon choix de ne pas être libre.
Je comprends cette phrase comme un choix permanent. Si je choisis maintenant de me reposer, je pourrai toujours me relever les manches et travailler à ma liberté plus tard. Je choisis en permanence, et quelle que soit la branche de l’alternative que je choisisse, je n’y suis pas coincée. Finalement, cette alternative me plaît car elle n’est pas, et ne peut pas être, définitive. Pour travailler, j’ai besoin de me reposer. Mais, réciproquement, pour pouvoir me reposer, j’ai besoin de m’être fatiguée, donc d’avoir travaillé. Repos toujours mérité, et travail qui m’emmène quelque part.
Liberté non pas comme une licence, mais très positive. On ne me promet pas un Eden où je pourrai rester allongée toute la journée, les doigts de pied en éventail. En bref, on ne me promet pas grand-chose, si ce n’est beaucoup d’espoir. Pour être libre, il y a beaucoup à faire. Je me lève au début de ma journée pour faire quelque chose, et mon champ d’action est à l’aune de ma liberté : infini.